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La « punaise diabolique » Un nuisible phytosanitaire et domestique

Punaise diabolique Halyomorpha halys. ©J. Wildonger, USDA-ARS. Punaise diabolique Halyomorpha halys. ©J. Wildonger, USDA-ARS.

L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), saisie en mai 2013 par la Direction générale de l'alimentation (DGAL), a effectué une « analyse de risque phytosanitaire express » portant sur la punaise Halyomorpha halys.

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L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), saisie en mai 2013 par la Direction générale de l'alimentation (DGAL), a effectué une « analyse de risque phytosanitaire express » portant sur la punaise Halyomorpha halys.

Insecte polyphage d'origine asiatique Halyomorpha halys, punaise diabolique ou punaise marbrée, cause des dégâts sur de nombreuses cultures. Sa présence dans l'est de la France est avérée depuis avril 2013. Dans son avis datant du 5 mars dernier, l'Anses conclut que le risque est important et préconise l'information du public, la surveillance du ravageur et la mise en place de programmes de recherche (lutte biologique, piégeage, itinéraires techniques innovants).

Des risques avérésH. halys peut s'établir sans difficulté sur l'ensemble du territoire national. « C'est un insecte qui potentiellement peut infliger de lourdes pertes à de nombreuses productions agricoles [...] (arboriculture, viticulture, maraîchage...) et les moyens de lutte sont actuellement limités à des traitements insecticides qui vont à l'encontre des politiques de réduction des intrants actuellement en place. Partout où il a été introduit, H. halys a causé d'importants désagréments aux populations en entrant dans les lieux habités. Une augmentation des allergies est également à craindre. Enfin, la présence de fortes populations d'H. halys pourrait réduire l'efficacité des parasitoïdes oophages de punaises autochtones ».« Aucune mesure applicable n'est susceptible de stopper de nouvelles introductions et la progression des foyers présents [...]. Le risque est élevé mais en l'absence de mesures de gestion permettant d'empêcher de nouvelles introductions et d'éradiquer et confiner les foyers existant, la réglementation de cet organisme n'est pas utile. Toutefois, des mesures pourraient réduire les impacts de l'invasion. » Un insecte polyphage, hivernant en groupeParmi les plantes hôtes d'intérêt économique d'H. halys figurent plusieurs arbres fruitiers, mais également des petits fruits et des plantes herbacées (légumes, plantes ornementales, grandes cultures). La punaise se nourrit surtout sur les organes reproducteurs et ne reste donc qu'un temps limité sur chaque plante. En Amérique du Nord, le ravageur occasionne des pertes de rendement en cultures fruitières et légumières, et affecte la qualité du vin. Les pépinières de plantes ornementales sont également colonisées ; les genres les plus touchés sont Acer, Ailanthus, Catalpa, Cercis, Ilex, Magnolia, Malus, Mimosa, Morus, Paulownia, Platanus, Prunus et Syringa. L'impact économique est considérable aux Etats-Unis et d'autant plus important que l'insecte a été introduit il y a longtemps. Il est moindre en Suisse où, pour le moment, les dégâts sont négligeables mais l'introduction beaucoup plus récente.A l'automne, la punaise recherche des lieux propices à l'hivernation, en conditions naturelles (crevasses de l'écorce...) mais aussi en milieux anthropisés, et on assiste alors à des rassemblements massifs dans les lieux d'habitation (garages, maisons, entrepôts...).

Une dissémination rapideL'hétéroptère Halyomorpha halys, présent sur la liste d'alerte de l'OEPP (Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes), se dissémine rapidement par différentes voies, passives, assistées par les activités humaines ou naturelles : H. Halys est un bon « voilier » capable de voler plusieurs kilomètres dans une journée. Il est largement distribué en Italie. Signalé pour la première fois en Suisse en 2007 (mais en fait déjà capturée en 2004 au Liechtenstein), H. halys a été trouvé en Allemagne en novembre 2011 dans la ville de Konstanz et en France en Alsace en 2012 (les captures faites en 2013 suggèrent que la punaise y est établie).

V.V.

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